#51 — Des trucs et des machins

Avant de partir en vacances, j’avais envie d’écrire un numéro de cette newsletter un peu différent de tout ce que j’ai pu vous envoyer jusqu’à présent. Quelque chose de plus léger en termes de contenus. Des coups de coeur que j’ai eus pour des textes et/ou des (re)découvertes et ce pas forcément dans le numérique. Je vous retrouve en septembre pour le retour à la formule habituelle. Bonnes vacances à tou·te·s !

Ouverture Facile

Il y a 15 ans, j’ai joué à un jeu sur le web qui s’appelait Ouverture Facile. Un jeu à énigmes qui demandait à ses participants de faire preuve de logique, d’observation et d’avoir de solides connaissances dans diverses domaines informatiques et/ou du numérique. En effet, pour passer à l’énigme suivant, nous devions parfois ouvrir le code HTML de la page, enregistrer des sons inversés et les remettre dans l’ordre, utiliser des outils de cryptologie pour déchiffrer un message, etc. C’était assez prenant comme jeu et aussi assez prise de tête, mais complètement addictif.

J’ai voulu y rejouer dernièrement mais bien sûr impossible de me souvenir du nom du jeu. J’ai donc demandé à la communauté de Mastodon et au bout de quelques minutes, j’ai eu ma réponse et le lien vers le jeu en question.

Cependant, comme le jeu a été conçu en 2005/06, le site était en flash et comme vous le savez, depuis fin 2020, cette technologie n’est plus supportée, ayant rejoint le cimetière d’Internet. Certaines énigmes étaient donc devenues inaccessibles. Mais les concepteurs du jeu ont rafistolé certaines énigmes en les passant en HTML5 et pour le reste l’extension Ruffle (émulateur flash) fait correctement le job.

Il y a plus de 80 énigmes à résoudre… Je me souviens que je n’avais pas été au delà de la 51ème. Plus on avance, plus les énigmes sont difficiles.

D’ailleurs, j’y retourne !

Dans la forêt noire du web (suite et pas fin)

C’était le principal objet de ce numéro de Futuromium. Avec l’arrivée de l’IA génératrice, le web mainstream, entre les algo de recommandations et le contenu généré, est en train de devenir un enfer pour tout à chacun·e. Ajoutons à cela la prolifération des discours haineux, racistes, sexistes, homophobes et cyberharcèlement, certain·e·s internautes se retranchent désormais dans des environnements plus sains et plus sécurisés.

Mais de l’autre côté du mur, l’absurdité atteint des sommets. Illustration avec ces deux exemples.

Texte, image, vidéo, voix… rien n’échappe à la génération de contenus par l’IA. Comme les réseaux sociaux sont désormais inondés par ces contenus, comment les distinguer du contenu généré par de vrais humains ? Il existe une astuce pour ça : concevoir une IA qui détecte le contenu généré par l’IA. On appelle ça le progrès, paraît-il.

Autre exemple de l’horreur en devenir, ce service qui propose de générer un contenu pour les réseaux sociaux ou une newsletter à partir d’une vidéo YouTube.

Du futurisme à l’utopie

En 1978, Murray Bookchin, le père de l’écologie sociale et un des fondateurs du municipalisme libertaire a donné une conférence intitulée : Utopia, not futurism: Why doing the impossible is the most rational thing we can do.

il détaille sa vision sur la nécéssité de créer de nouvelles utopies et de ne pas être asséché par le futurisme. Il y parle énormément de technocratie et tout ce que celle-ci apportera de négatif dans nos vies si on n’y fait pas attention.

En 1978, il parle donc de Zoom, de SpaceX, d’écofascisme, de déshumanisation, de greenwashing, etc.

Avec une acuité telle que 45 ans plus tard, on ne l’a toujours pas écouté.

L’actualité brûlante de Sicco Mansholt

Une des revues que j’aime bien lire de temps à autre est L’économie Politique, un trimestriel publié par Alternatives Economiques. Dans le dernier numéro, un article de Dominique Méda, la sociologue, a attiré mon attention. Elle y présente le portrait de Sicco Mansholt, homme politique néerlandais et futur président de la Commission des Communautés Européennes (à l’époque l’UE s’appelait la CEE). Profondément bouleversé par la lecture du rapport Meadows, Les Limites de la Croissance, il tenta d’infléchir la politique commune pour éviter les catatstrophes à venir. En vain.

Mais Dominique Méda, dans cet article, nous explique que son programme peut être encore appliqué si on s’en donne les moyens… politiques. Cet article est payant, si vous désirez le lire, faites-moi signe.

Les panneaux solaires, une vraie mine d’or

Les panneaux solaires ont une durée de vie de 25 à 30 ans, ils contiennent beaucoup de métaux que l’on peut recycler, notamment le cuivre et l’argent. Les premiers panneaux solaires vétustes vont faire leur apparition et certaines entreprises naissent pour les récupérer et les recycler.

Et ça se passe au Texas. Les salarié·e·s d’une start-up appelée SolarCycle déchargent des camions transportant des panneaux photovoltaïques en fin de vie fraîchement prélevés dans des fermes solaires commerciales à travers les États-Unis. Ils séparent les panneaux des cadres en aluminium et des boîtiers électriques, puis les introduisent dans des machines qui détachent le verre des matériaux laminés qui ont permis de produire de l’électricité pendant près d’un quart de siècle.

Le Texas, cette bonne vieille terre, symbole de l’industrie de production d’hydrocarbure, se reconvertit à l’énergie renouvelable depuis des années, avec notamment les éoliennes… De quoi rendre maboule tous les climato-sceptiques de cet état.

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Le statut des femmes dans l’agriculture : des inégalités profondes

Le changement climatique aggrave les inégalités auxquelles sont confrontées les femmes dans l’agriculture. La FAO des Nations unies a publié un nouveau rapport sur les impacts climatiques extrêmes auxquels sont confrontées les femmes dans l’agriculture, ainsi que sur les mesures à prendre pour remédier à la situation.

Les systèmes agricoles et alimentaires emploient majoritairement des femmes dans le monde – et constituent une source de subsistance plus importante pour les femmes que pour les hommes, selon le rapport.

Toutefois, les femmes sont confrontées à des inégalités qui limitent leur pleine participation au secteur, met-il en garde. Elles sont susceptibles de travailler dans de moins bonnes conditions que les hommes, d’occuper des emplois informels, à temps partiel, à forte intensité de main-d’œuvre et peu qualifiés dans des proportions plus élevées, et de gagner 82 cents pour chaque dollar gagné par les hommes.

Le changement climatique sert de plus en plus de révélateur avec les inégalités sociales et les discriminations diverses.

The Order of Nine Angles

En faisant quelques recherches sur les réseaux d’extrême-droite dernièrement, je suis tombée sur un article du New York Times qui relatait la décision de justice d’incriminer un néo-nazi à 45 ans de prison pour haute trahison. Dans cet article, le journaliste mentionnait l’appartenance de cet individu au groupuscule The Order of Nine Angles (O9A, en abrégé). Ce groupe est certainement un des plus dangereux en activité.

Il a été fondé au Royaume-Uni en 1970 et se revendique sataniste, suprémaciste et djihadiste. Il fut relativement inactif jusqu’en 2008, année où son fondateur publie en ligne la doctrine d’O9A, dans laquelle il prône la violence pour établir une société raciste, sataniste et fasciste. Dans cette histoire sordide, le néo-nazi utilisait Telegram pour communiquer avec d’autres membres de l’Ordre.

Essentiellement établi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, O9A a néanmoins des ratifications à droite et à gauche avec différents groupuscules néo-nazis.

La dangerosité d’O9A est avérée. En effet, il utilise les fonds non pour acheter des armes ou pour recruter mais pour financer sa propagande qui passe énormément par le Net mais pas que. Grâce aux relais de tout ce qui compte de néo-nazis aux Etats-Unis, il a été prouvé que derrière chaque action criminelle de ces nazis se cachait la patte doctrinale de l’O9A.

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